Patrimoine religieux
PATRIMOINE RELIGIEUX
Breil, tout comme les autres bourgades de la Moyenne et de la Haute Roya, aurait connu la parole du Christ dès les premiers siècles de notre ère. Malheureusement plus aucune trace, plus aucun vestige ne subsistent des premiers lieux de célébration du culte chrétien.
Dès sa christianisation la vallée de la Roya releva de la juridiction de l'évêque de Vintimille dont le diocèse était placé sous le patronage de Saint Second, martyr.
Les plus anciens édifices religieux s'élevant encore aujourd'hui sur le terroir breillois ont presque tous été édifiés à partir du X° siècle, quand les évêques ont fait relever les ruines de ceux qui avaient été dévastés par les Sarrasins.
C'est l'époque au cours de laquelle les abbayes érigent des prieurés au milieu des terres leur appartenant, et que les habitants des premières communautés prennent, eux aussi, l'initiative de bâtir des lieux de prières.
Maintenus en état jusqu'au XV° siècle, la plupart de ces édifices se sont dégradés par manque d'entretien durant la deuxième moitié du siècle suivant quand le paganisme est apparu dans la vallée avec l'arrivée de fidèles de "l'hérésie vaudoise".
Toutefois, à partir du XVII° siècle, ces monuments sont remaniés dans le style baroque de la contre réforme après la reprise en main des paroisses par les Evêques de Vintimille. De nouvelles chapelles et de nouveaux oratoires sont alors fondés en l'honneur de saints protecteurs contre la peste, les épidémies et autres calamités.
Beaucoup plus tard, à partir du XIX° siècle, plusieurs de ces édifices religieux sont démolis afin de faire place à de nouvelles maisons d'habitation ou à ouvrir de nouvelles voies de communication. Toutefois, des oratoires comme ceux de St Bernard, St Sebastien, St Roch et St Pétrus marquent l'emplacement de la chapelle détruite.
A la fin du XVIII° siècle, indépendamment de l'église paroissiale Sancta-Maria In Albis, cinq chapelles sont encore ouvertes au culte dans l'enceinte fortifiée de l'antique cité. Trois d'entre-elles, St Antoine Ermite, St Sebastien, et St Bernard, proches des portes de la ville, permettent aux pèlerins et aux voyageurs de faire leurs dévotions, d'offrir une aumône, et de se placer sous la protection du saint du lieu avant de s'aventurer sur des chemins peu sûrs souvent parcourus par des bandes de brigands. Les deux autres chapelles sont le siège de deux confréries; celle de la Miséricorde laquelle abrite la Confrérie de la Miséricorde et de Saint Jean-Baptiste, et celle de Sainte Catherine de la Confrérie des Pénitents Blancs.
Tout comme les habitations et les ouvrages d'art de l'agglomération, plusieurs bâtiments religieux ont subi de graves dommages au cours des guerres qui ont successivement ravagé la Moyenne Roya, depuis la Guerre de Succession d'Espagne jusqu'au dernier conflit mondial.
Les travaux de restauration et de confortation de l'église paroissiale, gravement détériorée en 1944 et 1945, se poursuivent toujours.
C'est vraisemblablement au début du deuxième millénaire qu'est bâtie, sur la rive gauche, l' église paroissiale Sancta-Maria, dépendant de l'Evêque, alors que sur la rive droite de la Roya sont édifiée trois prieurés: N D del Cocolone, Saint Johannes et Saint Pétrus.
Des documents tardifs, puisque du XVIII° siècle, indiquent que la chapelle del Cocolone, appelée aujourd'hui Notre Dame du Mont, relevait d'une abbaye Bénédictine ( Lérins, Pédo ou Saint Pons?) et qu'elle aurait été la première, ou tout au moins, une des églises paroissiales de Breil.
Des archéologues prétendent cependant que le clocher Saint Johannes est le plus ancien édifice du premier art roman du comté de Nice. Ce qui, avec le prieuré St Pétrus, aujourd'hui disparu, conduit à supposer qu'au début du XIII° siècle, Breil possédait une des plus importante concentration d'édifices religieux de la Roya .
CHAPELLE DE LA VISITATION
Siège de la confrérie des Pénitents Blancs, cette chapelle est dédiée à Sainte Elisabeth. Sa façade, sur un soubassement à bossage avec deux pilastres cannelés, supporte un fronton triangulaire. L'intérieur de la chapelle est en gypseries polychromes. La toile centrale du retable de l'autel majeur, datant du XVIIème siècle, représente la Visitation de la Vierge. La confrérie, à but charitable et d'entraide, assure égalementles funérailles et l'ensevelissement des défunts.
EGLISE SAINT MICHEL À LIBRE
Jusqu’au début du XXème siècle, Libre ne dispose que de la chapelle Saint Jean pour la célébration du culte. Le curé Stella convainc les habitants du hameau de lui fournir un terrain pour y construire une église. La population accepte sa proposition, trouve le terrain, finance et construit l’église qu’elle dédie à saint Michel archange.
L'ORATOIRE DE LA CROUZETTA
Sur le chemin de la 1ère DFL, libératrice de la ville, située à quelques kilomètres de la chapelle Notre Dame des Grâces. Croix surmontant un fût de maçonnerie.
Depuis le Moyen-Age, les muletiers conduisant les caravanes portant le sel au Piémont passaient devant elle et s'y recueillaient.
LA CHAPELLE DES DISCIPLINANTS DE SAINTE CATHERINE
Cette chapelle à la façade sévère mais aux dimensions impressionnantes se trouvait autrefois accolée aux remparts qui ceinturaient l'antique cité breilloise.
L'autel et le retable sont en gypserie polychrome du XVII° siècle. La toile représente le mariage mystique de Sainte Catherine. On y trouve les statues de la la Foi, de l' Espérance et de la Charité.
L'orgue installé sur la tribune est en mauvais état à cause des vicissitudes de la dernières guerre.
Son clocher coiffé d'un bulbe pririforme recouvert de tuiles vernissées de couleur est surmonté d'une girouette représentant un ange soufflant dans une trompette.
Autrefois siège de la Confrérie des Pénitents Noirs de Sainte Catherine et du Gonfalon, cette chapelle est désaffectée en 1985 et, depuis, sert de salle d'exposition
LA CHAPELLE DE LA MISÉRICORDE
Accolée au mur sud de la Paroissiale Sancta Maria In Albis, cette chapelle siège de la Confrérie des Pénitents Noirs de la Miséricorde, est placée sous le vocable de la Décollation de Saint Jean-Baptiste. Son prieur Milan Rostagni, un notable local, entreprend sa construction en 1650 et la fait rattacher à l'Archiconfrérie de la Miséricorde de Rome. Cet édifice, à la remarquable façade à colonnades, est en cours de restauration.
LA CHAPELLE DE NOTRE-DAME DES GRÂCES
Appelée aussi N.D des Neiges, cette chapelle est construite immédiatement après la grande épidémie de peste de 1631 qui avait décimé la population. Les Breillois s'étaient rendus en pèlerinage implorer la Vierge du Sanctuaire de Vicoforte de Mondovi pour qu'elle fasse cesser le fléau. Leur voeu ayant été exaucé, ils ont entrepris l'édification de la chapelle sur les bords de la route du sel, chemin par laquelle l'épidémie était arrivée. Une messe y était célébrée chaque année le 5 Août. Actuellement, vu l'état de délabrement de l'édifice,la cérémonie se déroule à l'extérieur.
LA CHAPELLE DE NOTRE-DAME DU MONT
Appelée autrefois " dellà Vitte" puis "del Cocolone", ce monument religieux est particulièrement cher au coeur des Breillois. La tradition orale rapporte, tout comme certains documents conservés à l'évêché de Vintimille, qu'elle était autrefois l'église paroissiale de la première bourgade. Au sujet de sa datation, Pierre Bodard s'appuyant sur les observations du professeur Thirion à propos des chapiteaux de la Madone Del Poggio, à Saorge écrit: "... ceux du Mont paraissent la réplique, on peut dater la construction des arcades du XIII° s, seulement, ce qui marquerait une première (?) transformation de l'édifice, attestée par ailleurs. Les différences de technique et de matériel des chapiteaux feraient penser à deux campagnes de construction ".
On remarque l'abside centrale flanquée de ses deux absidioles de l'édifice agrandi et surélevé entre 1571 et 1585. La maladroite intervention, en 1964, de "restaurateurs bénévoles" a mis à jour dans sa structure les traces de cet aménagement mais a, aussi, malheureusement, provoqué la destruction de fresques murales dues aux pinceaux d’Agostino Reibaudi, un artiste originaire de Triora.Une grand messe solennelle y est célébrée une fois par an le lendemain de la fête de l'Assomption.
LA PAROISSIALE SANCTA MARIA IN ALBIS
L'église actuelle, consacrée à Sancta Maria In Albis protectrice de Breil, se dresse sur l'emplacement de l'ancienne église romane de la Bienheureuse Vierge Marie, édifice sur lequel on ne possède aucun renseignement. Seuls subsistent trois chapiteaux du XII° siècle, utilisés comme supports de plaques au monument aux morts de Breil, ainsi qu'un bénitier que l'on remarque dans le fond de l'église, à gauche en entrant.
Mise en chantier, en 1663 la construction du nouveau monument est ralentie par deux guerres et toutes sortes de calamités. Il ne sera achevé que trente trois ans plus tard en 1699.
Bâtie en forme de croix grecque, avec une coupole écrasée à la croisée, cette paroissiale est différente par sa conception des autres églises de la vallée de la Roya. Sa nef, très courte ( une travée), est flanquée de deux chapelles latérales et voûtées en berceau comme les deux bras du transept. Le choeur, assez profond, est terminé par une abside à trois pans et entouré de deux absidioles de plan carré, ensemble qui a une longueur supérieure à celle de la nef.
La décoration baroque de Sancta Maria In Albis a été réalisée très progressivement au début du XVIII°, tandis que les retables et les gypseries de style "rocailles" et les stalles du choeur dans la deuxième moitié du XVIII°. Les peintures des parties hautes ont été restaurées au XIX° puis reprises à la suite des dégâts causés par la dernière guerre. Après sa réouverture au culte, en 1985, sa restauration se poursuit.
Ouverte tous les jours
de 9 à 12 h et de 14 à 18 h.
LE CLOCHER SAINT JOHANNES
Ce clocher aux ouvertures géminées, très caractéristiques du premier art roman, est le seul vestige qui subsiste de l'antique prieuré Sanctis Johannes. La chapelle et les annexes ont été détruites en 1707 par les soudards de l'armée du Prince Eugène battant en retraite après leur défaite devant Toulon. Il a été restauré récemment.
ORATOIRES
De nombreux oratoires sont édifiés un peu partout sur la commune, vous les découvrirez tout au long de votre séjour en flânat ou en suivant notre petite visite du village. Voici pour les présenter quelques uns d'entre eux:
ORATOIRE SAINTE MADELEINE
Lieu : rue Rostagni
Situé à l'entrée du village, sur le sentier qui va de Breil sur Roya à Libre. Il est creusé dans un mur, sur son toit est fixée une croix en fer.
Cet oratoire a été construit par les habitants du plus vieux quartier de Breil, ceci lorsque l'Evêque de Vintimille ordonne en 1660, la destruction de l'autel de trop vétuste de l'église paroissiale.
ORATOIRE NOTRE DAME DE LOURDES
Lieu : rue de Turin
Il est situé en façade de la maison au 89 rue de turin. Il est creusé dans le mur crépi, la niche est en plâtre rose. Une corniche occupe la base de la niche, un auvent en tuiles rondes sert de toiture. Une vitre doublée d’une grille en fer forgé ouvragé la protège.
ORATOIRE SAINT ROCH
Lieu : Chemin des écoles
Selon la coutume, cet oratoire est édifié à l’emplacement de l’ancienne chapelle Saint Roch, mentionnée dans les documents jusqu’au XIIème siècle. Avant sa démolition pour y bâtir une maison d’habitation, elle est utilisée pour fêter la fête de la Saint Roch, libérateur de la peste, le 16 août. De part et d’autre du Christ en croix se trouvent deux têtes ailées d’angelots. Le personnage situé à sa droite est peut-être la Vierge Marie. Celui de gauche, accompagné de son chien, est Saint Roch avec sa cape de pèlerin et un bâton sur l’épaule.
ORATOIRE DE NOTRE DAME DE LA LIMOZINA
Lieu : Route du Col de Brouis
Cet oratoire est dédié à la Madone de la Limozina, Notre Dame de l'Aumône. Edifié lors de la construction de la route carrossable entre Nice et Turin, il est situé aux embrachements des sentiers qui conduisent à Notre Dame des Grâces et Notre Dame du Mont, afin que les voyageurs comme les gens du pays puissent s'y rendre et s'y recueillir.
ORATOIRE SAINT PIERRE
Lieu : Quartier Saint Pierre
Vers 1200, Saint Pierre est l’un des trois prieurés breillois relevant d’une abbaye bénédictine. Devenu bien paroissial, il figure encore, en 1742, dans la liste des chapelles de la Giandola. Quelques années plus tard, la chapelle est échangée avec un particulier. Au XIXème siècle, le propriétaire remplace l’édifice par un immeuble et respecte la coutume locale en faisant aménager une niche dans le mur de clôture de la propriété pour y placer une statue de Saint Pierre, qui donne son nom au quartier.
ORATOIRE DE LA CROUZETTA
Lieu : chemin de la 1ère DFL
Sur le chemin de la 1ère DFL, libératrice de de la ville, se dresse cette croix surmontant un fût de maçonnerie. Si son édification n’est pas antérieur à la construction de la chapelle de Notre Dame des Grâces dont elle n’est séparée que par une centaine de mètres, elle en est peut-être contemporaine. Depuis le Moyen Age, les âniers et les muletiers conduisant les caravanes portant le sel au Piémont passaient devant elle et s’y recueillaient.